Il est né le 16 juin 1921 à Lyon, fils de Gabriel Lombard (Lyon 6e 1882-Lyon 1er 1958) et d’Andrée Herbet (1898-1975), mariés à Paris en 1919. Il reçoit sa première formation de ses parents, mélomanes et pianistes amateurs, tandis que sa formation générale lui est dispensée à l’Institution des Chartreux. En même temps, il entre à 15 ans au conservatoire régional de Lyon dans les classes de hautbois, solfège, harmonie et direction d’orchestre. Ses directeurs sont deux académiciens Georges Martin-Witkowski* et Ennemond Trillat*. Il poursuit sa formation musicale au conservatoire de Paris sous la houlette de Louis Forestier en direction d’orchestre, et de Maurice Duruflé en classe d’écriture.
Agé de 25 ans, il entre à l’orchestre de la Radio à Lyon et à l’Orchestre philharmonique. Il y retrouve une ancienne connaissance, Huguette Rouge, alors jeune violoniste, qui deviendra sa femme en 1947 ; ils auront deux enfants musiciens : Franck, altiste à l’orchestre national de Lyon, et Evelyne, épouse Maurice Favre, pianiste accompagnatrice au C.N.R. de Lyon. Elle le suivra alors dans les différents établissements qu’il est appelé à diriger.
En 1948, sur concours, il devient le plus jeune directeur de conservatoire à Chambéry. Il trouve une situation difficile à cause d’une mauvaise organisation. Le niveau musical est très médiocre, mais, encouragé par sa femme, il y reste près d’un quart de siècle, laissant à son successeur un établissement bien structuré, avec 26 professeurs.
Son action s’élargit bien au-delà du Conservatoire en animant la vie musicale de la région de Savoie. Il prend la direction de l’excellente chorale le « Cercle Philharmonique de Chambéry » donnant de nombreux concerts avec les grands oratorios du répertoire : Le Roi David d’Honegger, le Messie de Haendel, le Requiem de Verdi, mais aussi la Neuvième Symphonie de Beethoven et de nombreux opéras comme Faust, Carmen, Lakmé ou des opéras de Mozart.
Parallèlement, il est invité à diriger l’orchestre de la Radio de Lyon, celui du Teatro Regio de Turin ou le Philharmonique de Francfort. Ses nombreux contacts permettront de nombreux échanges d’élèves avec Turin et Francfort. Une de ses plus grandes joies sera de diriger l’orchestre de chambre de Chambéry en 1960 à Notre-Dame de Paris devant le prince Napoléon pour la messe commémorative à l’occasion du centenaire du rattachement de la Savoie à la France. Cet orchestre deviendra professionnel sous le nom d’orchestre des Pays de Savoie.
Tout en conservant ses fonctions au Conservatoire, à la demande du maire de Chambéry il prend la direction du théâtre municipal devenu Théâtre Charles Dullin. Il en assure la programmation et devient même scénographe. En même temps, il est délégué régional des Jeunesses Musicales de France donnant chaque année près de 60 concerts dans la région.
En 1972, Marcel Landowski alors directeur de la musique au ministère de la Culture, l’invite à prendre la direction du conservatoire de Toulouse. Il n’y reste qu’une année car, en 1973, Robert Proton de la Chapelle*, adjoint à la culture du Maire de Lyon, le sollicite pour prendre la direction du conservatoire de cette ville. Pendant 14 ans, il développe cet établissement pour en faire l’un des tous premiers de France. Devant l’explosion des effectifs, il faut changer de locaux et c’est à lui que revient en 1977 le transfert des bâtiments du quai de Bondy (qui deviennent les locaux du tout nouveau Conservatoire supérieur de musique et de danse de Lyon) dans les anciens locaux des jésuites à Fourvière, dont le bâtiment est racheté par la ville de Lyon. Il est invité à diriger l’orchestre de Lyon dans les Trois Petites Liturgies de la Présence Divine d’Olivier Messiaen pour le Festival international, mais il décline les autres propositions pour se consacrer à son conservatoire et en particulier aux orchestres des élèves ainsi qu’à la chorale des parents d’élèves qu’ils créent en 1979. Il dirige de nombreux chefs-d’œuvre comme l’Orphée de Gluck, Le Roi David d’Honegger, le Requiem de Campra ou la Neuvième Symphonie de Beethoven. C’est aussi pour lui l’occasion de conduire ses élèves hors des frontières à Birmingham, Bruxelles, Francfort, Milan, Lausanne ou Bratislava…
Cet infatigable travailleur aura participé au développement des conservatoires de Chambéry et de Lyon et sera considéré comme un interlocuteur privilégié pour le ministère de la Culture. En effet pendant une vingtaine d’années, il est membre des commissions pédagogiques et d’animation.
Chevalier dans l’ordre national du Mérite, chevalier des Arts et Lettres, officier des Palmes académiques, chevalier de la Légion d’honneur. En Italie, chevalier de l’ordre du Mérite et médaille d’argent du ministère de la Culture.
Au seuil de sa retraite en 1986 une très grave opération l’oblige à réduire ses activités. Il décède le 28 décembre 1993 des suites d’un accident, une voiture l’ayant fauché sur un trottoir.
Membre titulaire le 7 juin 1977 au fauteuil 1, section 4 Lettres, occupé précédemment par Ennemond Trillat devenu émérite en 1976. Son ancien directeur l’accueillera chaleureusement comme un musicien racé, ayant une connaissance approfondie de l’écriture musicale, du passé, du présent, et sachant conduire les jeunes musiciens sur les chemins de l’avenir. Discours de réception le 14 novembre 1978 : Florent Schmitt (1870-1958), un météore dans le ciel musical lyonnais (MEM 33, 1979). Il a prononcé l’éloge funèbre de Robert Proton de la Chapelle (MEM 37, 1983). Son éloge a été prononcé par Maurice Jacob* (MEM 48, 1994).
Membre de l’académie de Savoie.