Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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COURANT Maurice (1865-1935)

par Michel Le Guern.

 Maurice Auguste Louis Marie Courant est né à Paris 16e, 16 rue Franklin, le 12 octobre 1865, fils d’Isidore Charles Alexandre Courant (1826-1888), commis principal au ministère de la guerre, puis sous-chef de bureau au ministère de l’Intérieur, chevalier de la Légion d’honneur (LH/609/50), et de Marie Bernardine Cosnard, sans profession, fille de Louis Félix Cosnard, ancien notaire, chevalier de la Légion d’honneur. Études de droit à Paris (1883-1886) ; études de chinois et de japonais à l’École des langues orientales (1885-1888) ; interprète de l’ambassade de France à Pékin (1888-1890), puis de l’ambassade à Séoul (1890-1892). Sur l’amicale insistance de Collin de Plancy, il se lance dans un inventaire systématique de la littérature coréenne. Rentré à Paris, il épouse le 30 janvier 1893 Hélène Schefer, fille de Charles Schefer (1820-1898), administrateur de l’École des langues orientales, et de Léonie Boursier (1835-1907). Après une suppléance au Collège de France et des candidatures infructueuses à l’École des langues orientales, Maurice Courant est chargé de cours à la Chambre de commerce de Lyon. Le 1er mai 1900, il est nommé maître de conférences de chinois à la Faculté des lettres de Lyon. Il s’installe à Écully, 3 chemin du Chancelier. Vers la fin de 1910, Courant se blesse en tombant de l’échelle de sa bibliothèque ; cet accident le prive de l’usage de la main droite. Il semble que la plupart des travaux qu’il publiera après cette date aient été rédigés auparavant. Une thèse de doctorat soutenue le 1er février 1913 à Lyon sur La musique chinoise, avec un long appendice sur la musique coréenne de cour, et une thèse complémentaire sur L’Asie centrale aux xviie et xviiie siècles, lui permettent de devenir professeur titulaire à la faculté des lettres de Lyon, le 1er novembre 1913. Cette même année 1913, il obtient le prix Stanislas Julien de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, pour son Essai historique sur la musique classique des Chinois. Au retour d’une mission en Extrême-Orient avec Paul Joubin, en 1919 et 1920, Maurice Courant constate que son épouse a dilapidé leur fortune. La séparation est prononcée le 13 janvier 1921. Courant quitte Écully pour élire domicile dans une pension de famille, 28 avenue de Saxe, en face de l’église Saint-Pothin. De 1922 à 1926, il est administrateur délégué de l’Institut franco-chinois de Lyon. Au début de 1934, un accident vasculaire cérébral met fin à son activité universitaire, scientifique et administrative.

 Il venait de prendre sa retraite, le 1er février 1935, quand il est mort à Caluire le 18 août 1935, 11 avenue des Belges.

 Chevalier de la légion d’honneur (décret du 31 juillet 1934, remise par Kleinclausz*, LH/19800035/762/86509). Orientaliste renommé, Maurice Courant est surtout connu pour avoir inauguré en France les études coréennes.


Académie

Élu le 13 juin 1911 au fauteuil 1, section 3 Lettres.

Bibliographie

A. Kleinclausz*, « Éloge funèbre de M. Maurice Courant, prononcé le 5 novembre 1935 à l’Académie », MEM 22, 1936, p. 193-196. – Daniel Bouchez, « Un défricheur méconnu des études extrême-orientales, Maurice Courant (1865-1935) », Journal asiatique 271, 1983, p. 43-150.

Publications

La Cour de Péking, notes sur la constitution, la vie et le fonctionnement de cette cour, Paris : Leroux, 1891, 116 p. – Bibliographie coréenne, tableau littéraire de la Corée, Public. École des langues orientales, (3) 18-20, Paris : Leroux, 1894-1896, 3 vol. Supplément à la bibliographie coréenne (jusqu’en 1899), même collection, t. XXI, Paris : Leroux, 1901, 122 p. – « La complainte mimée et le ballet en Corée », Journal asiatique, juillet-août 1897, p.74-76. – « De la lecture japonaise des textes contenant uniquement ou principalement des caractères idéographiques », Journal asiatique, septembre-octobre 1897, p. 218-265. – « La Corée jusqu’au ixe siècle », T’oung pao, 1898, p. 1-27. – En Chine, mœurs et institutions, hommes et faits, Paris : Alcan, 1901, 275 p. – L’Enseignement colonial et les cours de chinois à Lyon, Paris : Chevalier-Marescq, 1901, 8 p. – Ôkoubo, Paris : Alcan, 1904, 203 p. – Les Clans japonais sous les Tokugawa, Paris : Ann. Musée Guimet, 1904, 82 p. – Essai historique sur la musique classique des Chinois, avec un appendice relatif à la musique coréenne, thèse de doctorat, faculté des lettres de Lyon, Paris : Delagrave, 1912, 77+241 p. – L’Asie centrale aux xviie et xviiie siècles : empire Kalmouk ou empire Mantchou ?, 2e thèse, faculté des lettres de Lyon, Lyon : Alexandre Rey, 1912, 158 p. – La Langue chinoise parlée. Grammaire du kan-hwa septentrional, Lyon : Alexandre Rey, 1913, XXVII + 384 p. – La Sibérie, colonie russe, jusqu’à la construction du Transsibérien, Paris : Alcan, 1920, 95 p. – Études coréennes, Cahier Études coréennes 1, Paris : Collège de France, 1983, 293 p. – La Corée ancienne à travers ses livres, Cahier Études coréennes 2, Paris : Collège de France, 1985, 196 p. – Répertoire historique de l’administration coréenne [manuscrit découvert seulement en 1986], Cahier d’études coréennes 3, Paris : Collège de France, 1986, X+282+154 p.