Pierre François Bugnard est né le 30 août 1767 à Lyon et a été baptisé le 31 à l’église Saint-Nizier. Il est le fils de François Bugniard, d’origine suisse, départeur d’affinage à la Monnaie, place de l’Égalité, et de Marie Boichon son épouse. Parrain : Pierre Bugniard ; marraine : Marie Leveque Charmolue, épouse le 5 février 1758, à Saint-Nizier de Demolière, de Nicolas Delamortière, relieur de livres. Il est né et mort avec l’orthographe Bugniard, comme signait son parrain, mais lui-même signe Bugnard, sans -i-, tant au mariage de sa sœur Louise Pierrette le 5 floréal an VI, qu’à son propre mariage en l’an VIII. Dumas, Martin et Pétrequin écrivent Bugnard.
Soutenu par J. B. Laurent, chirurgien en chef de l’hôpital de la Charité depuis 1781, il y est pris comme garçon chirurgien en 1786, puis comme élève interne en chirurgie en 1788. Il est employé sous la chefferie de Laurent, puis de son successeur François Ballyat. Puis, il se rend à Paris pour suivre les leçons de Desault, où il se lie d’amitié avec Marc Antoine Petit*. Tous deux vont à Montpellier pour soutenir leur thèse de doctorat, Bugnard en 1792 sur la kélotomie pour hernie étranglée (Quodnam congruens herniatomiae momentum ?). En juillet 1788, malgré sa jeunesse, il s’était présenté au concours de chirurgien-major de l’hospice de la Charité, institué pour la première fois. Il avait obtenu la seconde place, derrière Aimé Martin*. Il est lors de son retour à Lyon employé comme chirurgien à l’hôpital militaire, établi alors au séminaire de Saint-Irénée. Lyon est pris par les troupes de la Convention : Martin se réfugie à Saint-Rambert-en-Bugey, mais il est emprisonné le 29 juillet 1794. Le 3 août, Bugnard le remplace à l’hospice de la Charité pendant les dix-huit mois de son exil et de son incarcération. L’an I de la République, il fonde, avec entre autres Parat*, Desgranges*, Georges, Cartier*, Martin aîné, Willermoz* et Marc Antoine Petit, la Société des Amis-Médecins puis en 1795 la Société des Dîners, toutes les deux ancêtres de la Société de Santé, puis de la Société de médecine de Lyon vers l’an IX. En 1798-1799, il remplit les fonctions de chirurgien interne de l’Hôtel-Dieu et s’y exerce à la pratique des grandes opérations de chirurgie sous la direction de Rey, chirurgien en chef. Il continue sa carrière et acquiert la réputation d’un accoucheur habile. Selon Étienne Martin*, « il étendit sa surveillance à toutes les périodes de temps qui comprend la suite des couches et l’allaitement ».
Alors qu’il était officier de santé et résidait rue du Plat, il avait épousé le 19 juillet 1800 à Lyon (division du Midi), Louise Françoise, dite Fanny, Blanchard, 19 ans, décédée à Lyon le 19 janvier 1824, fille de défunt Guillaume Blanchard, de son vivant rentier, et de défunte Michelle Rosalie Blay. Ils auront deux filles : Anne Françoise Marie Louise, née le 6 juin 1802, épouse le 23 octobre 1821 de Louis Philibert Auguste Gauthier*, docteur en médecine, et Louise Jeanne Françoise née à Lyon le 6 mai 1805, épouse en 1826 de Jean Eugène Nicolas Durand, négociant.
En 1843, il ne reconnaît pas le caractère gangréneux d’un anthrax ayant son siège au-dessus de la malléole interne de son pied gauche, et il décède 41 jours plus tard, le 25 mars 1843, à son domicile 42 rue Sala ; déclarants Louis Philibert Auguste Gauthier, 51 ans, docteur en médecine, gendre du défunt et Pierre Frédéric Nepple, 54 ans, docteur en médecine.
Bugniard, docteur-médecin, est nommé émule lors de la reconstitution de l’Athénée le 24 messidor an VIII. Après la réorganisation du 15 frimaire an XI, il est mis sur la liste des correspondants. Le 7 mars 1809, l’Académie est convoquée pour « nommer à quatre places vacantes parmi les académiciens ordinaires ». Un désaccord intervient : « Quelques membres ont témoigné leur surprise de ce qu’aucun des correspondants, inscrits autrefois sous la dénomination d’émules ou d’associés libres, dans le tableau des membres de l’athénée, n’étoit point sur les listes de présentation pour les places d’ordinaires, à l’exception de [...] ». Après plusieurs réunions, une nouvelle réorganisation est décidée le 11 juillet 1809; et Bugniard devient titulaire ordinaire (section des sciences). Il demeure alors place Louis-le-Grand (act. place Bellecour), façade côté Saône. Il préside l’Académie pendant le premier semestre 1825.
Dumas. – Notice historique sur le docteur P.F. Bugnard, ancien chirurgien en chef de l’hospice de la Charité de Lyon par M. le docteur Martin jeune [Étienne Martin*, frère d’Aimé Martin*], Lyon : impr. de Marle aîné, 1844, 19 p. – Joseph Pierre Pétrequin, Mélanges de chirurgie, ou Histoire médicochirurgicale de l’Hôtel-Dieu de Lyon depuis sa fondation jusqu’à nos jours, avec l’histoire spéciale de la syphilis dans cet hospice, et compte rendu de la pratique chirurgicale de cet hôpital pendant six années, 1838-1843, Paris : J.B. Baillière, 1845, p. 193. – Jean-Baptiste Raingeval, Les chirurgiens-majors de l’hôpital de la Charité de Lyon au xixe siècle, thèse médecine, Lyon, s.n., 2006, 193 p. – Isabelle Vaschalde, La Société de Médecine de Lyon, thèse médecine, Lyon, s.n., 2011, 237 p.
Divers rapports consignés dans les procès-verbaux de la Société de médecine de Lyon. – Quodnam congruens herniatomiae momentum ?, thèse médecine Montpellier, 1792, 11 p. – Compte rendu des travaux de l’académie royale des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, lu à la séance du 27 mai 1825, Lyon : Durand et Perrin, 1825, 20 p.