François Ferdinand Ariste Potton est né le 17 mars 1810 à Bourgoin (Isère), fils de François Joseph Potton, avoué près le tribunal civil de Bourgoin, et de Suzanne Joséphine Alexandrine Charreton. Présents à l’acte : André Granier, receveur des contributions de Bourgoin, et Jean Jeunesse. Élève au collège de Crémieux, puis successivement au petit séminaire de Grenoble et au lycée de Lyon, reçu en 1831 au premier concours de l’Internat de l’Antiquaille, il soutient sa thèse à la faculté de médecine de Paris le 3 juillet 1835, intitulée Constitution atmosphérique de la ville de Lyon et ses faubourgs, son influence sur la santé des habitants. Il exerce à l’Antiquaille de 1839 à 1856, comme médecin titulaire en dermato-vénéréologie. « Son œuvre dermato-vénéréologique est mince », selon Jean Lacassagne. Il est surtout connu pour son travail sur la prostitution à Lyon et pour sa traduction du livre du chevalier allemand Ulrich von Hutten sur Le mal français et le bois de gaïac (De guaiaci medicina et morbo gallico, Bologne, 1521). Guiart le qualifie de « Joyeux médecin de l’Antiquaille ». « Goutteux héréditaire […], ce causeur rabelaisien à l’imagination débordante fut toujours le plus sérieux des écrivains ». Il se fait remarquer, après le rattachement de l’Antiquaille aux Hospices civils en 1845, par une critique de son organisation et des propositions d’amélioration auprès du maire de Lyon et du préfet. Bien que ne s’occupant pas personnellement des aliénés, il dénonce dans un rapport leurs conditions d’hospitalisation et propose la création d’un hospice spécialement dédié, un projet repris par Alexandre Bottex* et enfin réalisé par Joseph Arthaud (1813-1883). Son œuvre est surtout appréciée comme celle d’un fin lettré et d’un passionné d’études historiques. Membre de la Société historique, archéologique et littéraire (1839-1845), de la Société médicale d’émulation de Lyon (1841), de la Société nationale de médecine et des sciences médicales de Lyon dont il a été le président. Décédé le 24 janvier 1869 à son domicile, 8 rue du Plat, à l’âge de 58 ans.
Il avait épousé à Lyon le 30 mai 1843 Claudine Marie Amélie Falsan (Lyon, 5 avril 1823-23 janvier 1887), fille de Pierre Honoré Falsan (Lyon 1794-Saint-Cyr-au-Mont-d’Or 1867) et de sa première épouse, Joséphine Chavanis (Charnay 1804-Lyon 1831). Il demeurait alors place des Célestins. Ariste Potton est ainsi le beau-frère d’Albert Falsan* et le neveu de Claude Bréghot du Lut*. Ariste et son épouse sont les grands parents d’Ariste Potton (1890-1956), qui fut président de l’Association internationale de la Soie.
Élu à l’Académie le 4 décembre 1860 au premier tour contre Bouchacourt (il y a quatre candidats), au fauteuil 6, section 3 Sciences. Reçu le 18 décembre de la même année (classe des Sciences). Il prononce le 21 décembre 1861 son discours de réception intitulé : Notice historique sur le docteur Richard de Laprade*, ancien président de l’Académie. Élu président en 1866.
Ses travaux à l’Académie (imprimés) sont recensés par Bonnel.
Paul Diday, Le docteur Ariste Potton, éloge historique prononcé dans la séance publique annuelle de la Société de médecine de Lyon le 28 février 1872, Lyon : Vingtrinier, 1872. – Jean Lacassagne in Croze, Colly, Carle, Lacassagne, Histoire de l’hôpital de l’Antiquaille de Lyon, Lyon : Audin, 1937, p. 170-171. – Audin. – Maynard. – Coste. – H. Bonnet, Histoire de la psychiatrie à Lyon, Lyon : Césura, 1988.
Lyon vue de Fourvière. Esquisses physiques, morales et historiques (participation), Lyon, 1833. – Mémoire sur la constitution atmosphérique de la ville de Lyon et de ses faubourgs : son influence sur la santé des habitants, Lyon : Didot, 1835. – « Notice sur Ennemond Eynard », RLY, 1836 (1), vol 464. – De la prostitution et de la syphilis dans les grandes villes : dans la ville de Lyon en particulier, de leurs causes, de leur influence sur la santé, les habitudes et le bien-être de la population, des moyens de remédier à ces fléaux, Paris : Baillière, 1842. – Avec Paul Diday Observations physiologiques et musicales. Analyse d’un Mémoire des docteurs Diday et Pétrequin sur la Voie sombrée, Lyon : Boitel, 1843. – Notices historiques sur le séjour de Jean Jacques Rousseau à Bourgoin (1768, 1769, 1770), 1844. – De l’hospice de l’Antiquaille, des vices de son organisation présente, des changements, des réformes qu’il réclame…Lyon : Perrin, 1845. – Rapport sur les tableaux en relief, sur les objets d’histoire naturelle, sur les représentations soit d’anatomie simple, soit d’anatomie pathologique du Dr Félix Thibert, fait au nom d’une commission, par M. A. Potton, 1846. – Plan et projet d’un hospice d’aliénés pour le département du Rhône présentés en 1847 à Mr le préfet et aux membres du Conseil général, par J. Exbrayat et A. Potton, Lyon : Barret, 1847. – Hygiène publique-Police médicale. Lettre sur les travaux du jury médical du département du Rhône, Savy jeune, 1849. – Éloge historique du Dr P.-J. Nichet, séance publique de la Société nationale de médecine le 24 février 1851. – Recherches et observations sur le mal des vers ou mal de bassine, éruption vésiculo-pustuleuse qui attaque exclusivement les fileuses de cocons de vers à soie, Lyon, 1852. – Recherches et observations nouvelles sur le daltonisme, ou la fausse appréciation des couleurs, 1854. – Le Docteur Prunelle, sa vie et ses travaux. Notice historique lue dans la séance publique de la Société de médecine de Lyon, le 5 février 1855, Lyon, Montpellier : Savy, 1855, 77 p. – Études historiques et critiques sur la vie, les travaux de Symphorien Champier, et particulièrement sur ses œuvres médicales. – Rapport sur des vins saisis comme vins plâtrés et insalubres et sur le plâtrage des vins en général au tribunal civil de Lyon, Lyon, 1858, 14 p. – Notice historique sur la vie et les travaux de Jean-Louis Brachet,... lue en janvier 1859, dans la séance publique de la Société impériale de médecine de Lyon, 1859. – De la goutte et des dangers des traitements empiriques qui lui sont trop généralement opposés, de son traitement rationnel, Lyon : Savy, 1860. – Notice historique sur la vie et les travaux du docteur Joseph Gensoul, Lyon : Savy, 1861. – Notice historique sur le docteur Richard de Laprade*, ancien président de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon (discours de réception), 1862. – Recherches historiques sur les services publics rendus par la Société de médecine de Lyon, Lyon : Vingtrinier, 1863. – Livre du chevalier allemand Ulric de Hutten sur la maladie française et sur les propriétés du bois de gayac, Lyon : Perrin, 1865. – Mémoire sur la constitution atmosphérique de la ville de Lyon et de ses faubourgs : son influence sur la santé des habitants. – La vie et les travaux de J.J. Ampère (Prix J.J. Ampère de l’Académie de Lyon) par le docteur A. Potton, Didier : Lyon, 1867 (discours prononcé à l’Académie le 18 décembre 1866). – Effets spéciaux de quelques sources minérales dans le traitement de la goutte. Observations comparatives et pratiques suivies d’une étude particulière sur les eaux de Baden en Suisse, Lyon : Vingtrinier, 1869.