Charles Auguste Maurice Patel est né à Lyon 4e le 13 décembre 1876, fils de Claude Maurice Joanni Patel (né le 29 janvier 1844), domicilié 10 rue du Mail à Lyon 4e, pharmacien rue Dumenge (même arr.), et de Marie Adélaïde Augustine Élisabeth Jeanguillaume (1847-1937), tous deux originaires de Moirans-en-Montagne (Jura). Témoins : Claude François Auguste Bourdeyron (54 ans) négociant, domicilié 12 rue de Bourbon (act. rue Victor Hugo), Lyon 2e, et Charles Félix Albin Patel (né en 1840), employé de commerce, domicilié 38 « Côte » des Carmélites (Montée des Carmélites) à Lyon 1er, oncle paternel de l’enfant. Maurice Patel a eu deux sœurs, Marguerite épouse Chatillon (1870-1949), et Françoise Marie Élise, épouse Savoye (1872-1964), et un frère Jean-Paul (1881-1969).
Admis à l’internat des hôpitaux de Lyon en 1897, il soutient sa thèse de médecine en 1901 sur Les tuberculoses chirurgicales de l’intestin grêle et leur traitement (Lyon : Impr. Legendre 1901 ; texte remanié Paris : Baillière 1902). Il devient chef de clinique en 1903 auprès de Mathieu Jaboulay (1860-1913). Agrégé en 1905, il est chirurgien des hôpitaux en 1911. Pendant la guerre de 1914-1918, il se distingue comme chirurgien-chef de l’hôpital militaire de Château-Thierry (Aisne) dont il assure l’évacuation sur Coulommiers (Seine-et-Marne) face à l’offensive allemande de 1918. Pour ce haut fait, il est décoré simultanément de la croix de guerre et de la Légion d’honneur (LH 1900035/1327/53666).
Il poursuit ensuite sa carrière hospitalière à l’Hôtel-Dieu, puis, à son ouverture, à l’hôpital Édouard-Herriot, dont il préfigure l’organisation en représentant la communauté médicale à la commission ad hoc. Professeur de médecine opératoire (1925-1937), il occupe la chaire de clinique gynécologique en 1937 et 1938, avant de succéder à Louis Tixier (1871-1947) comme professeur de clinique chirurgicale, de 1939 à 1943. Chirurgien généraliste, plus particulièrement du tube digestif, il est surtout connu pour ses travaux en médecine opératoire – une discipline aujourd’hui disparue qui consistait à enseigner les techniques opératoires sur le cadavre.
Il avait épousé, le 24 juin 1907, à Villeurbanne (Rhône), Marie Eugénie Mathieu (née en 1885), fille d’un notaire de Villeurbanne. Il résidait alors 32 quai Saint-Antoine à Lyon 2e. Le couple a eu trois enfants.
Maurice Patel est décédé à son domicile 3 rue du Président Carnot à Lyon 2e le 9 juin 1967. Il est inhumé au cimetière de Moirans (Jura). Une rue porte son nom dans le 5e arr.
Son élection à l’Académie commence par un malentendu. En 1942, il présente sa candidature sur l’invitation du professeur Jules Guiart*. Apprenant qu’il lui faut faire des visites préalables aux académiciens, il précise qu’il n’a l’intention de « solliciter personnellement aucun suffrage » et qu’il manque de temps pour cela. Il retire donc sa candidature, déclarée par lui-même « nulle et non avenue ». En 1943, il est « dispensé de visites », et pose donc de nouveau sa candidature. Il est élu le 7 décembre sur rapport du professeur Jean Lépine*, au fauteuil 5, section 3 Sciences, laissé vacant par le passage à l’éméritat de Jean Audry*. Le 2 avril 1946, il consacre son discours de réception (MEM 25, 1949, et Lyon : Rey, 1946, 19 p.) à son maître Mathieu Jaboulay, chirurgien major de l’Hôtel-Dieu (disparu dans un accident de chemin de fer en 1913 et dont l’authentification des restes, nécessaire afin de pouvoir déclarer vacante sa chaire de clinique chirurgicale, fut réalisée par Alexandre Lacassagne*). Il préside l’Académie en 1949 et y fait de nombreuses communications publiées, en résumé, de façon posthume : Bichat (MEM 27, 1971) ; La mort de Gambetta (Ibidem) ; Une petite opération pour un grand roi (Ibidem) ; Les nains (Ibidem). La grande presse s’est faite l’écho d’autres conférences publiques dans le cadre de l’Académie : Claude Pouteau* (1725-1775) et Marc Antoine Petit* (1766-1811) chirurgiens lyonnais ; Le guérisseur Philippe Vachot (1849-1905) ; Les chirurgiens lyonnais de la Révolution et du premier Empire ; Travaux et carrière de Pierre Gensoul (1797-1858) ; Guy de Chauliac (1299-1368). Un chapitre du discours de réception de Gabriel Despierres : Une lignée de médecins lyonnais académiciens (1841-1981) est consacré à Maurice Patel (MEM 36, 1982).
Membre de l’académie de médecine en 1947, il est promu officier de la Légion d’honneur le 28 décembre 1928 et commandeur le 2 février 1953 (décoration remise par Édouard Herriot*). Il était médecin-lieutenant-colonel de réserve.
Sna, « Le professeur Maurice Patel », Lyon médical, 5 novembre 1967, n° 45, p. 1005-1006. – Bouchet. – David 2000.
De ses nombreuses publications on retiendra : Avec M. Jaboulay, « Hernies », in A. Le Dentu et P. Delbet, Nouveau traité de chirurgie clinique et opératoire, Paris : Baillière 1908. – Précis de chirurgie journalière, Paris : Doin, 1913. – Avec J. Creyssel et L. Bérard, Précis d’anatomie médico-chirurgicale, t. I et II, Paris : Maloine 1926-1930 ; 2e éd. revue avec J. Creyssel et M. Dargent, Paris : Maloine 1951. – Avec F.M. Cadenat, Le drainage en chirurgie abdominale, rapport au 26e congrès français de chirurgie, Paris : Doin, 1928. – Avec L. Bérard, Les formes chirurgicales de la tuberculose intestinale, Paris, Masson, 1933. – La vie du chirurgien français autrefois et aujourd’hui, discours prononcé à la rentrée solennelle de l’Université de Lyon le 10 novembre 1934, Lyon : Bosc et Riou, 1934. – « Amédée Bonnet* 1809-1858 », Biographies médicales, t. 9, juillet 1935. – « Étienne Rollet » Journal de médecine de Lyon, n° 432, 5 janvier 1938.