Le 20 avril 1820, naissance à Bollène (Vaucluse), de Marie Antoine Léopold, fils de Pierre François Valère de Gaillard de Lavaldène (né le 10 décembre 1782), maire de Bollène, et de Thérèse Olympe de Payen de La Garde (née le 28 octobre 1793), mariés le 7 avril 1818. Témoins : Louis Antoine Maurice de Payen, baron de Lagarde, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, aïeul maternel de l’enfant, âgé de 58 ans, et Jean Antoine Xavier de Gaillard Lavaldène, ancien officier au régiment de Beaujolais, âgé de 61 ans, oncle paternel de l’enfant.
C’est dans le milieu familial, qui garde le souvenir de la tante Suzon – Marie Suzanne Gaillard de La Valdène, née à Orange le 23 septembre 1761, religieuse chez les sacramentines sous le nom d’Iphigénie de Saint-Mathieu, guillotinée à Orange le 7 juillet 1793 pour avoir refusé de prêter le serment de liberté-égalité, béatifiée le 10 mai 1925 –, que s’enracinent ses convictions royalistes. Peu après 1840, il fait des études de droit à Toulouse, où il manifeste déjà ses opinions politiques. En mars 1844, une souscription a été ouverte à Toulouse en faveur de Léopold de Gaillard, condamné par le conseil académique à perdre une inscription, pour avoir porté la parole dans une réunion de jeunes gens qui ont adressé des félicitations au duc de Valmy, un proche du comte de Chambord, engagé dans le parti légitimiste, pour sa réélection comme député. Il devient avocat au barreau de Toulouse et collabore à La Gazette du Languedoc. En 1845, il fonde La Gazette de Lyon.
Le 22 juin 1853, à Lyon 2e, mariage avec Claudine Antoinette Frèrejean (Lyon 24 octobre 1824-1892), fille de Joseph Frèrejean (Pont-de-Vaux [Ain] 1795-Lyon 1880), manufacturier, d’une famille de maîtres de forges à Pont-de-Vaux, et de Catherine Palluat de Besset (1803-1862) ; ils s’installent à Lyon dans la maison de Joseph Frèrejean, 2 rue des Deux Maisons (act. rue Paul-Lintier) ; ils auront deux fils, Pierre (Lyon 24 avril 1855-Nice 9 juin 1918), et Henri (Lyon 2e 8 novembre 1858-21 mai 1952), et une fille, Marie Catherine Suzanne Ernestine (Lyon 2e 9 octobre 1861-20 octobre 1866), dont l’acte de naissance est signé de Victor de Laprade*, témoin ; elle ne survivra pas, comme trois autres enfants.
En septembre 1861, il est candidat à la députation dans le Vaucluse, mais c’est son adversaire le candidat du gouvernement, le docteur Pamard maire d’Avignon, qui l’emporte. Léopold de Gaillard publie une protestation, qui sera discutée au sénat le 6 février 1862. Pour manifester son opposition à l’empereur, il prend l’habitude, quand il affranchit une lettre, de coller le timbre la tête en bas. Lors du décès de sa fille en 1866, il habite 37 place Bellecour, et indique comme profession : avocat à la Cour impériale. À partir de 1868, il réside à Paris, 3 rue des Saints-Pères ; il se rend souvent à Bollène, au château de Bellevue, où il se retire définitivement en 1879.
Partisan du catholicisme libéral, il se range aux côtés de Montalembert et de Victor de Laprade pour s’opposer à l’infaillibilité pontificale, jusqu’au concile Vatican-I (1869-1870). Chroniqueur au journal Le Correspondant à partir de 1864, il en devient le directeur quand le journal paraît de nouveau en 1871, après l’interruption de la guerre. En 1877, il est remplacé par Léon Lavedan. Le 26 juillet 1872, l’Assemblée nationale le nomme conseiller d’État, fonction qu’il conservera jusqu’à sa démission le 27 février 1879, à la chute de Mac Mahon. Il est aussi membre du Conseil supérieur de l’Instruction publique. Chevalier de la Légion d’honneur par décret du 6 février 1875 ; le récépissé de décoration est daté du 9 août 1876.
Mort le 8 juin 1893 à Bollène, en son château de Bellevue, « homme de lettres » de 73 ans.
Il est élu membre titulaire le 5 juin 1860 au fauteuil 9, section 3 Lettres. Aux funérailles du docteur Richard de Laprade*, il prononce un discours, publié dans la Gazette médicale de Lyon, novembre 1860. Discours de réception prononcé le 8 avril 1862 : Nicolas Bergasse, publiciste.
Émérite en 1876, il habite alors Paris.
Jean-Rémy Palanque, « Le cercle de Madame de Forbin et le premier concile du Vatican », Rev. d’histoire de l’Église de France 145, 1962, p. 54‑79. – J. Domergue, DBF.
Bon sens. Situation. Les socialistes. Les montagnards. La Terreur. Conseils aux modérés, Avignon : Seguin, 1849, 69 p. – Préface de la 2e édition de Li Capelan de Joseph Roumanille (datée d’Avignon, 20 juillet 1851), Avignon : Seguin, 1851, p. vii-xxviii. – Questions italiennes, Paris : Michel Lévy, 1860, 400 p. – L’Expédition de Rome en 1849, avec pièces justificatives et documents inédits, Paris : Jacques Lecoffre, 1861. – Nicolas Bergasse, publiciste, avocat au Parlement de Paris, député de Lyon à l’Assemblée constituante, né à Lyon en 1750, mort à Paris en 1832 : discours de réception prononcé en séance publique de l’Académie de Lyon le 8 avril 1862, Lyon : Girard et Josserand, 1862, 80 p. – Élections d’Avignon et de Carpentras (Vaucluse). Protestation de M. Léopold de Gaillard, Paris : Charles Jouaust, 1862, 32 p. – Les Candidatures officielles autrefois et aujourd’hui, Adresse au Corps législatif, Paris : Douniol, 1864. – « Une séance à l’Académie de Lyon. Éloge de Ravez, par M. Paul Sauzet », Le Correspondant, avril 1864, p. 945-950. – Venise et la France, Paris : Douniol, 1866, 32 p. – La Crise agricole et la démocratie, discours prononcé le 20 décembre 1866, Marseille : Marius Olive, 1867, 30 p. – « Les élections du 2 juillet », Le Correspondant, t. 48, 10 juillet 1871, p. 189-200. – Auguste Cochin : sa vie, sa mort, Paris : Douniol, 1872, 22 p. – Les Étapes de l’opinion : 1871-1872, Paris : Didier, 1873. – Les Deux Politiques. Lettre à un ami de province, Carpentras : Tourrette, 1877, 22 p. – « Caveant consules ! », Le Correspondant, t. 83, 10 avril 1880, p. 1-10. – « Une séance à la Chambre des députés », Le Correspondant, 25 septembre 1880, p. 965-975. – Édition de la Correspondance politique 1841-1879 du comte de Chambord, Paris, 1880. – « Victor de Laprade », Le Correspondant, 25 décembre 1883, p. 1161-1168. – « Les partis de la monarchie en 1884 », Le Correspondant, 25 mai 1884, p. 577‑593. – « L’avènement et l’histoire de la monarchie de Juillet pendant les six premières années », 10 octobre 1884, p. 5-27. – « Poésies », Le Correspondant, 25 mars 1886, p. 1127-1129, 10 mai 1886, p. 549-551 et 25 juin 1886, p. 1117-1120. – « Six années de monarchie parlementaire », Le Correspondant, 25 février 1887, p. 708-727. – Autres temps, Nicolas Bergasse : deux enclaves de l’ancienne France, Orange et Avignon, Paris : Plon-Nourrit, 1893, 286 p.